Millenium
Rue des rendez-vous!

La rue des rendez-vous
La rue des rendez-vous ! Ce lieu évoque tant d'émotions, de palpitations cardiaques et d'espoirs romantiques. C'est comme une danse entre l'excitation et la nervosité, une valse d'émotions qui fait tourbillonner l'estomac comme une machine à laver en mode essorage. Imaginez-vous, dans cette place étrange et merveilleuse des rendez-vous, où le banal devient extraordinaire et le trivial devient le sommet de l'épicurisme.
Tout commence avec la planification du dit rendez-vous, un processus qui peut ressembler étrangement à l'organisation d'une expédition vers une contrée lointaine et mystérieuse. Les protagonistes, armés de leur téléphone portable et de leur agenda, se lancent dans une quête complexe pour déterminer un lieu et une heure qui conviennent à deux êtres humains aux horaires aussi disparates que des poules dans un troupeau de moutons. Et puis, bien sûr, il y a ce choix crucial du lieu. Doit-on opter pour le restaurant gastronomique où la serveuse connaît le menu par cœur et où les portions semblent conçues pour les souris affamées ? Ou peut-être une excursion romantique dans un musée, où les œuvres d'art peuvent être utilisées comme excuse pour ne pas regarder directement dans les yeux de l'autre pendant une conversation gênante ?
Arrive enfin le jour J, celui où l'on se demande si notre tenue est suffisamment chic ou si l'on ressemble simplement à une version débraillée d'un mannequin oublié dans un coin de la boutique de vêtements. La préparation peut être un vrai défi, entre les choix vestimentaires qui nous font ressembler à une énigme ambulante et l'application méticuleuse de produits de beauté qui donnent l'impression d'avoir été attaqué par un essaim de paillettes en furie. Le moment du rendez-vous lui-même est un tableau vivant de situations cocasses. Les conversations peuvent évoluer comme une pièce de théâtre improvisée, où chaque participant essaie de faire valoir ses meilleures répliques tout en évitant les faux pas qui pourraient transformer le rendez-vous en un désastre épique. Le silence gênant peut s'installer comme un invité non invité, et la nervosité peut être si palpable qu'on pourrait la tartiner sur des toasts. Bien sûr, les imprévus ne manquent pas. Il y a toujours cette personne qui semble confondre le restaurant avec une piste de danse, ou cet individu bruyant au bar qui semble déterminé à établir un nouveau record du monde de décibels. Ces situations, bien embarrassantes sur le moment, deviennent souvent des anecdotes mémorables à partager plus tard, transformant ainsi le rendez-vous en une aventure comique.
Et que dire de la fin du rendez-vous ? de la vie faisons fi, L'échange de regards incertains, les tentatives maladroites pour décider qui paie l'addition ? Le moment où l'on se demande s'il y aura un bisou, une poignée de main, ou une évasion furtive sans même un au revoir digne de ce nom.
Dans la rue des rendez-vous, c'est un peu comme un numéro de cirque, parfois hilarant, parfois maladroit, mais toujours plein de surprises. Alors, que nos rendez-vous face partis de vos futurs rendez-vous, qu'ils soient aussi divertissants qu'une comédie burlesque, aussi mémorables qu'un spectacle de feu d'artifice, et surtout, qu'ils soient empreints de rires et de légèreté dans ce grand cirque qu'est la vie.
Les amants de la rue des rendez-vous
Dans la rue des rendez-vous court un doux murmure
Celui des âmes toujours,en quête de leur futur
Sous le voile de la nuit, des souvenirs nous montrent,
Des histoires d'amour, où les destins se rencontrent,
Au clair-obscur du soir, où chaque étoile figure
Les cœurs s'unissent, que nul serment conjure.
Dans l'attente fiévreuse, le rendez-vous s'annonce,
Dans ce tumulte de passions, nul destin ne renonce,
Dans la rue des rendez-vous, l'ombre s'étend,
Les cœurs battent en silence, l'espoir est présent.
Les pavés résonnent sous des pas hésitants,
L'angoisse s'installe, le temps semble flottant.
Les étoiles s'éveillent, complices des amants,
Leurs regards se croisent, un frisson éclatant.
Dans l'air, une promesse, un souffle envoûtant,
Leurs âmes se frôlent, un instant captivant.
Mais l'heure s'avance, le destin les attend,
Les mots se murmurent, doux et troublants.
La fin du rendez-vous, un adieu poignant,
Un futur incertain, mais l'amour est vivant.
Dans la rue des rendez-vous, le temps s'étire,
Les ombres s'allongent, l'angoisse se respire.
Les pavés, témoins d'un amour incertain,
Résonnent sous les pas d'un cœur qui se plaint.
Les heures s'égrènent, chaque minute est un fardeau,
L'attente est un poison, un doux et cruel cadeau.
Les souvenirs d'un regard, d'un sourire échangé,
Font vibrer l'âme en quête d'un instant partagé.
Dans la rue des rendez-vous, les cœurs s'enlacent,
Les souvenirs s'impriment, le temps les embrasse.
Les étoiles s'éveillent, complices des amants,
Leurs rêves s'entrelacent, tissant des instants.
Dans l'écho de leurs rires, une promesse se tisse,
Un futur à bâtir, entouré de douce malice.
Ainsi, dans cette rue, où se dessine l'amour,
Chaque rendez-vous devient un joli parcours
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ON NE SAIT JAMAIS
Ce soir aussi je vais mourir et le raconter. Ou alors ce sera peut-être demain. Je l'ai lu dans son regard. Sera-ce comme hier? Ce rendez-vous était absurde. Mais y avait-il un autre moyen ? Moi parti, qui ensuite racontera l'histoire ? Lui écrire? Lui expliquer que tout n'est pas perdu, que même si nous enfreignons les règles, nous n'avons rien à nous reprocher ? Lui faire partager mon projet? Ce que nous ferions serait tout simplement humain, banal. Rien de ce qui arrive, n'est de notre faute. C'est la société qui..."
Jacques effaça ses mots dans le transmetteur de pensées. Il vérifia que le signal des cinq personnes dont il avait la charge ne clignotait pas. "Toujours cette angoisse de les oublier" dit-il tout haut. Il se leva et s'approcha de la fausse baie vitrée. Il contempla une dernière fois la ville que lui restituait le générateur de paysages : lumières versicolores, vitres réfléchissantes, architectures métalliques gangrenées de végétation luxuriante et ciel d'orage soufré. Il était fier de sa composition toute en courbes et lignes brisées qui se superposaient dans un combat titanesque.
L'appareil, dont le programme avait été réalisé par les plus virtuoses des virtuo-paysagistes avait des ressources infinies. Il avait admirablement exprimé les harmonies disymétriques que Jacques avait en tête. "Jouir de ces instants, contempler une fois de plus les accidents de ma vie métamophosés en paysages, en se disant que c'est peut-être la dernière..."
Jacques fit le noir et appela le programme banal du ciel étoilé de l'hémisphère sud... Il mit un fond sonore de vagues mourant sur une plage agrémenté de quelques aigres accords de charango puis alla se servir un cocktail des îles...
Il attrapa un de ces cahiers, héritage désuet de temps révolus, et qui étaient devenus un objet de luxe que toute personne appartenant à l'élite se faisait un point d'honneur de posséder. Il prit ensuite un authentique crayon octogonal comme on n'en ferait jamais plus, dont le vernis était écaillé par endroits, surmonté d'une gomme d'un rose chair presque obscène et qu'il avait un peu sucée... C'était quelque chose de rare que presque plus personne ne possédait. Enfin il saisit délicatement sa dernière relique : un petit parallélépipède d'acier mat percé d'un trou conique et surmonté d'une lame de couleur plus sombre. Il introduisit délicatement la pointe du crayon dans le trou et la fit pivoter d'un tour lentement, délicieusement...
"Ecrire comme je parle, pas comme je pense" dit-il entre ses dents.
Il ouvrit le cahier, chercha une page blanche, hésita un moment le crayon en l'air, puis il le posa... Il alla chercher le transmetteur de pensée et le posa à côté de lui regardant fixement les cinq diodes luminescentes. "On ne sait jamais!" grimaça-t-il tout haut ...
Il fixa le ciel étoilé... puis bougea encore pour aller augmenter le volume des bruits de vagues...
"On ne sait jamais! C'est un bon titre. Mais il faut écrire d'un coup, sans s'arrêter. Une giclée de graphite, une trace forcément plus lente mais qui n'aura rien à voir avec mes pensées. Squeezer le transmetteur et sa foutue authenticité...Alors, prêt?" ricana-t-il? Tu sais où je me la mets ta foutue sincérité? Et la pureté virginale du cri primal?"
Il approcha le crayon de la page.
"Je m'appelle Jacques et ce soir peut-être comme hier, je vais mourir. Mais qui alors racontera l'histoire?"
Il leva le crayon but une gorgée dans le verre climatiseur et alla éteindre le bruit des vagues.
Il se rapprocha du cahier luisant d'une clarté légèrement bleutée, sur son pupitre transparent.
Les cinq diodes ne clignotaient pas...
"D'ailleurs cet effort de concentration dissociée me fatigue...Penser aux autre et en même temps me recroqueviller sur moi m'épuise. C'est si lent et si long d'écrire...Le transmetteur m'a fait perdre l'habitude de tracer les lettres à moi aussi... Faut-il payer d'une telle souffrance, le prix d'une simple pratique onaniste? Je sais, le cahier une fois plein de signes vaudra une fortune, surtout si je rature, mais je ne veux pas. Ce soir aussi je vais mourir et le raconter. Sera-ce comme hier?"
Atsuko me ranimera-t-elle de sa pensée juste à temps? Sa thérapie pour me raccrocher à tout ce qui nous arrive? Elle me tue à petit feu pour exacerber mes peurs...Pour m'exciter à exister...Me faire perdre cette sale habitude d'écrire. C'est le côté porno qui la dérange...
Une diode se mit à clignoter. "Nom de dieu, voilà que je déconne" dit-il en empoignant le transmetteur.
"Alain, qu'est-ce que tu fais maintenant... Bon te voilà chez toi. Tu te visionnes ton faux souvenir de l'ascension de l'Everest, comme d'habitude...? Tu t'es mis dans le groupe ? Bravo Alain, je suis avec toi, je me fatigue avec toi, je marche avec toi, derrière toi, bien sûr! Le transmetteur émit son bip.
"Si je pouvais m'inventer des souvenirs-rêves aussi simples..."
La diode recommença de briller d'une intensité fixe, légèrement supérieure aux quatre autres...
"Aline, es-tu encore en train de t'exciter sur une de ces positions savantes que tu affectionnes? Ta partenaire est-elle à la hauteur? C'est encore une intello au moins? Non, ce soir relâche? Je ne te sens pas... Dormirais-tu? Tu n'es pas chez toi? Je me souviens avec toi Aline très fort. Quoi que tu fasses, où que tu sois... Tu me sens?..." Aline! Ah! Le transmetteur émit son bip et la deuxième diode se mit à briller comme la première.
Et allons-y des trois autres! Ranimons les flammes vacillantes... Albert, Albertine, Aldo. Je ne l'aime pas celui-là. Qu'est-ce qui m'empêche de l'oublier et de le laisser crever... Maintenant, toutes les diodes luisaient d'une lueur uniforme.
Je voudrais pouvoir me remémorer, raconter ce qui ne se raconte pas, reconstruire le parcours de ma vie. C'est ça le fantastique. L'indicible c'est le quotidien. C'est l'insupportable. Savoir que le fil de sa vie est lié à une personne que je ne connais pas mais qui semble s'amuser à me faire ressentir chaque soir les affres de l'agonie est quelque chose d'insuportable. Est-ce que je fais la même chose avec les cinq personnes dont j'ai la charge? Qu'ai-je fait pour mériter un tel supplice... Quelles étaient les véritables intentions des représentants des peuples à l'Assemblée des Nations?
La surpopulation, d'accord! L'épuisement des ressources naturelles d'accord! Mais n'y avait-il pas d'autres solutions?
Les bonnes vieux conflits religieux, les guerres tribales, les hargnes ethniques, les famines et les maladies n'étaient-ils pas de moindres maux par rapport à cette épidémie de sextuples suicides? D'ailleurs s'agit-il vraiment de suicides ?
Une loi égalitaire, la première paraît-il, pour l'ensemble des nations et des peuples et qui fait dépendre la survie des classes évoluées de tous les pays, d'un consensus avec les défavorisés? La réconciliation de l'éthique et du progrès grâce à la technologie.
Une loi qui nous été présentée à la fois comme un devoir humanitaire , un impératif de la nouvelle morale objective, pour éviter le cahos au moyen d'une très légère contrainte. Faire rééllement dépendre de tous, la vie de chacun: un souvenirŠrêve partagé, une simple impulsion psychique, une pensée que le transmeteur transforme en énergie vitale mais qui si on l'oublie entraîne la mort par asphixie. Le sacre de l'impulsion! La véritable responsabilisation de chaque individu... La vie du Président enfin mise entre les mains de l'éboueur...
On se suicide pour se prouver que sa vie ne dépend pas seulement du bon vouloir de la personne que l'on ne connaît pas, une personne forcément moins cultivée que soi et qui ne pense qu'à tirer un plaisir de compensation du pouvoir qu'elle a sur vous... Un monceau de revendications, un amas de fiel concentré qui n'existe que par la toute puissance dont ses exploiteurs l'ont dotée momentanément pour cause de nécessité de régulation ethnique. Une façon démocratique de réintroniser la loi de la sélection naturelle, oui!
Retour à la case départ... Combien de siècles de réflexion, de pensées, d'expérimentations réduits à néant par cette seule nécessité objective réduire le taux d'occupation démographique de la planète pour en harmoniser les ressources... Voila que je mets à écrire comme je parlais au Conseil... Mais ce n'est pas cela que je veux raconter...
J'attends le moment des premiers étouffements. Aurait-elle renoncé? Lors de notre furtif rendez-vous, je me suis senti si bête... J'avais tant de peine à parler.Que lui dire? A quoi bon?
J'ai bien lu dans ses yeux que cette mort dont je parlais comme d'un soulagement, elle n'y croyait pas... Que plus je lui affirmais que j'étais content que le tirage l'ait choisie pour veiller sur mon souffle vital, plus je lui suggérais que si elle oubliait d'émettre la petite impulsion, ce ne serait pas si grave, plus elle comprenait que j'avais peur, très peur d'elle. Une peur désirante? Cela non plus elle n'y a pas cru... La peur toute simple de mourir par sa faute oui! Le refus de la règle, la subversion d'un pied de nez que seul un "Monsieur" Ah, c'est bon ça le Monsieur! important peut se permettre...L'hypocrite contrat de la sincérité affirmée comme règle d'harmonie. Un viol souriant et ironique pour arracher le consensus...
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