Outremers 
Grand Passage
Ici tout le monde y passe
Le courant, le flux et reflux
Prends le temps et le remplace
Par le vent et le visage des gens
Constants mais transparents
Aux yeux de tous jusqu'au jour
Où le besoin les pousse
A traverser le pont ferraillé
Et discrètement s'exposer
Aux voyageurs bien rangés
Aux machines apprivoisés
Seuls, mal ou bien accompagnés
Ils n'attirent pas le regard
Peu importe l'heure pour nous
Il sera toujours trop tard
Pour confronter ou fréquenter
Les habitants des toiles alignées
De l'autre côté de la rive
Ces êtres si éloignés
Ornent le chemin tous les matins
De leur présence vive
Destins fracassés
Par un manque d'humanité
Mais des fois ravivés par les belles âmes
Qui longent le chemin,
Au rythme des cloches des dames,
Offre leur main et leur générosité
Sous le bruit de la vie citadine qui continue de s'écouler.
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